ALLEMAGNE: Des boîtes à biscuits pour contrer les espions

Article paru dans L’Écho du vendredi 1 juillet 2011 ///

On connaissait MacGyver, le roi du « système D » qui, avec un couteau suisse et un trombone, pouvait désarmer une ogive nucléaire. Cette semaine, le groupe de chimie allemand Evonik vient de rejoindre le panthéon des bricoleurs astucieux. Ce groupe oblige désormais ses dirigeants et cadres supérieurs à mettre leurs téléphones portables dans une boîte à biscuits en fer-blanc quand ils participent à des réunions sur des sujets sensibles, par peur de l’espionnage industriel. Selon le magazine allemand Wirtschaftwoche, qui a révélé l’histoire, les téléphones portables, même éteints, peuvent être activés à distance et capter des conversations sensibles. Alexandra Boy, porte-parole d’Evonik explique: « Les boîtes à biscuits, créent un effet de cage de Faraday, bloquant la sortie des ondes électromagnétiques et empêchant ainsi le piratage des téléphones portables, non seulement pour les appels, mais aussi pour s’emparer des mails ».

Toujours selon le groupe allemand, cette mesure s’applique principalement à des personnes actives en recherche et développement. En 2010, Evonik a déposé plus de 250 brevets et son chiffre d’affaires, s’élevait à 13,3 milliards d’euros.

Pour faire face à la croissance de l’espionnage industriel, le gouvernement allemand a ouvert, à Bonn, un centre consacré à la cybersécurité, qui doit coordonner les efforts des entreprises et des pouvoirs publics en la matière.

 

Grégory Jacquemin pour L’Écho

AVEC KLM, ça sent la frite de Paris à Amsterdam

Article paru dans L’Écho le jeudi 23 juin 2011 ///

Saint-Exupéry disait: « Avec l’avion, nous avons appris la ligne droite ». Avec KLM, nous allons apprendre que l’huile de friteuse peut aussi faire les avions.

La compagnie hollandaise, fondée en 1919, vient d’annoncer qu’elle inaugurait une nouvelle ligne Amsterdam-Paris au mois de septembre. Jusqu’ici rien de bien spécial… Si ce n’est que ces vols seront alimentés en biokérosène.

KLM précise que ce biocarburant, fabriqué à partir d’huiles de cuisson, répond aux mêmes critères que le kérosène traditionnel. Il n’y aura donc pas besoin de transformer les moteurs des avions ou les infrastructures de ravitaillement au sol. Camel Eurling, le directeur général de la compagnie aérienne, n’est pas peu fier de cette avancée bio: « KLM vient, une fois de plus, démontrer qu’elle stimule le développement du biokérosène ». Dans la course à la réduction des émissions de carbone, l’utilisation des carburants alternatifs issus de la biomasse est la voie préconisée par le World Wild Fund (WWF). La transformation de la biomasse permet, en effet, d’éviter les écueils des autres méthodes telles que le biométhanol très critiqué pour son impact sur la biodiversité et sur la production agroalimentaire.

Qui sait ? Avec plus de 5.000 friteries dans le Royaume, selon l’Union nationale des frituristes, les huiles de cuisson de notre blonde nationale vont peut-être permettre à des milliers de passagers de s’envoyer en l’air.

Grégory Jacquemin pour L’Echo

USA: La clim’ pour les soldats américains, plus chère que la NASA

Article paru dans L’Écho du mercredi 22 juin 2011 ///

Dans la chaleur suffocante des différents théâtres d’opérations de l’armée américaine, les installations d’air conditionné coûtent chaque année près… de 20 milliards de dollars afin de maintenir une température acceptable pour les troupes déployées en Irak ou en Afghanistan. Ce poste de dépenses, pharaonique, dépasse à lui seul le budget total de la Nasa, fixé à 19 milliards de dollars pour l’année 2011. Pour Steve Anderson, un général à la retraite qui a servi comme logisticien en chef sous les ordres du général  Petraeus, ce coût n’est pas seulement financier, mais aussi humain. Selon ses estimations « au moins 1.000 (soldats) américains ont été tués en transportant du fuel » destiné aux installations d’air conditionné. Les camions de transport sont une cible de choix pour les insurgés. Il plaide pour des « kakis » plus « verts »: l’isolation des tentes et des locaux préfabriqués permettraient une réduction des dépenses de 1 milliard de dollars par an. Plus loin, ce vétéran de l’Irak suggère que le ministère de la Défense américain fasse de l’Afghanistan une zone de tests à grande échelle pour l’utilisation des énergies renouvelables: « Nous devrions apprendre à maîtriser les technologies solaires, éoliennes et géothermiques, les ramener au pays afin de vaincre la plus grande menace qui pèse sur nous: la dépendance des USA au pétrole étranger ».

Grégory Jacquemin pour L’Écho

SCIENCES: Les concombres s’offrent un séjour dans l’espace

Article paru dans L’Écho du vendredi 10 juin 2011.

Alors que sur le plancher des vaches le concombre n’est pas à la fête pour le moment, il pourrait devenir la star des repas étoilés… en apesanteur.

Pendant son séjour de cinq mois et demi au sein de la Station spatiale internationale (ISS), l’astronaute japonais Satoshi Furukawa aura la délicate mission de faire pousser des concombres en apesanteur. Cette expérience a pour but d’étudier la possibilité de cultiver des légumes dans l’espace pour nourrir les équipages lors de longues missions.

L’enjeu est aussi économique. La culture en orbite réduira les coûts de ravitaillement de la station spatiale.

Mais en apesanteur, les légumes ne se développent pas de la même manière que sur la Terre, leurs racines poussant à l’horizontale. Si les astronaute de la 29e expédition internationale parviennent à comprendre comment l’auxine, une phytohormone liée à la croissance des légumes, réagit en microgravité, la culture dans l’espace pourra réellement commencer.

Par mesure de sécurité, les résidents de la station spatiale ne pourront pas goûter le fruit de leur labeur. Au grand dam de l’astronaute Satoshi Furukawa qui a déclaré, avant de s’envoler: « Nous aurions aimer manger nos concombres; cela nous a été interdit ». Mais après des années de bons et loyaux services, la bonne veille ration lyophilisée pourrait être un jour remplacée par de véritables mets spatiaux – plus appétissants ?

 

Grégory Jacquemin pour L’Écho.