ALLEMAGNE: Des boîtes à biscuits pour contrer les espions

Article paru dans L’Écho du vendredi 1 juillet 2011 ///

On connaissait MacGyver, le roi du « système D » qui, avec un couteau suisse et un trombone, pouvait désarmer une ogive nucléaire. Cette semaine, le groupe de chimie allemand Evonik vient de rejoindre le panthéon des bricoleurs astucieux. Ce groupe oblige désormais ses dirigeants et cadres supérieurs à mettre leurs téléphones portables dans une boîte à biscuits en fer-blanc quand ils participent à des réunions sur des sujets sensibles, par peur de l’espionnage industriel. Selon le magazine allemand Wirtschaftwoche, qui a révélé l’histoire, les téléphones portables, même éteints, peuvent être activés à distance et capter des conversations sensibles. Alexandra Boy, porte-parole d’Evonik explique: « Les boîtes à biscuits, créent un effet de cage de Faraday, bloquant la sortie des ondes électromagnétiques et empêchant ainsi le piratage des téléphones portables, non seulement pour les appels, mais aussi pour s’emparer des mails ».

Toujours selon le groupe allemand, cette mesure s’applique principalement à des personnes actives en recherche et développement. En 2010, Evonik a déposé plus de 250 brevets et son chiffre d’affaires, s’élevait à 13,3 milliards d’euros.

Pour faire face à la croissance de l’espionnage industriel, le gouvernement allemand a ouvert, à Bonn, un centre consacré à la cybersécurité, qui doit coordonner les efforts des entreprises et des pouvoirs publics en la matière.

 

Grégory Jacquemin pour L’Écho

ÉCONOMIE: Merkel réclame plus de clarté sur le dossier Opel

Article paru dans L’Écho du samedi 11 juin 2011 ///

Après les informations d’une éventuelle vente d’Opel par General Motors lancées par le Spiegel et la revue automobile Auto Bild, Berlin a affirmé son souhait de voir son souhait de voir « les choses bientôt clarifiées ». Du côté d’Opel, il s’agit de « pure spéculation ». Selon son nouveau patron, Karl-Friedrich, Opel doit rester chez GM « sans quoi elle pourrait prendre du retard au niveau technologique et pour d’autres bonnes raisons ». La chancellerie allemande qui affirme n’avoir eu aucun contact avec GM en la matière a fait part de sa « compréhension envers les salariés d’Opel qui sont à nouveau entrés dans une période d’incertitude après ces spéculations ».

Selon le Spiegel et Auto Bild, la décision de vendre Opel serait liées aux pertes persistantes de la marque et de Vauxhall, sa cousine britannique. L’année dernière les pertes de l’Allemand s’élevaient à 1,6 milliards de dollars. Dan Akerson, le directeur général de GM, a affirmé en mai qu’Opel continuait à perdre de l’argent malgré l’augmentation de ventes de voitures. Volkswagen, le numéro un européen, et des constructeurs chinois pourraient être intéressés. Du côté d’Opel, son PDG, dans un courrier adressé à ses salariés, s’est montré rassurant en réaffirmant « la croissance constante de la part de marché d’Opel en Allemagne et en Europe » et les investissements prévus par le groupe évalués à 11 milliards d’euros d’ici 2014.

En 2009, touchée par la crise, GM avait déjà eu l’intention de se séparer progressivement d’Opel avant de faire volte-face. Après des tractations avec le Canadien Magna International pour la reprise et le gouvernement allemand qui s’était engagé à financer le plan de redressement, GM avait finalement décidé de conserver Opel dans son giron moyennant une restructuration importante qui toucha 8300 emplois.

Grégory Jacquemin pour L’Écho.