LA PSYCHOSE DE L’ANTHRAX

Article scientifique rédigé en 2002, La psychose de l’anthrax en version PDF (27 pages) ///

New-York, mardi 11 septembre 2001, 8H48 heure locale, un avion s’écrase sur une des tours jumelles du World Trade Center. Moins de 10 minutes plus tard, un second appareil vient s’abattre sur la deuxième tour. Cette scène fera le tour du monde. À 10H05, la tour sud s’écroule, à 10H29 elle sera suivit de sa jumelle. Selon un bilan officiel, cette catastrophe aurait fait 4815 disparus et 417 décès.

En ce mardi d’été, les Etats-Unis sombrent dans une crise sans précédent. Quatre avions sont détruits : deux sur le World Trade Center, un troisième s’écrase sur le Pentagone et le dernier se disloque sur le sol de la Pennsylvanie.

Rapidement, alors que le président Georges W. Bush et l’exécutif américain sont mis à l’abri, les médias relaient déjà le nom d’un suspect : Oussama Ben Laden et son réseau terroriste « Al-Qaida ». En fin de journée, les Twins font place à Ground Zero. Ground Zero, appellation d’un point touché par une bombe atomique. Ground Zero où ne subsistent plus que les ruines d’un immeuble représentant tout un mode de vie et de pensée américain.

« The towers that constitute the pillars of their civilisation » (RAMZI YOUSEF).

En moins de deux mois, entre le 11 septembre et le 02 octobre 2001 – date du premier emploi de la métaphore « psychose de l’anthrax » par le journal Le Soir -, nous avons été englobés dans la crise américaine. Au départ locale, elle s’est étendue au niveau mondial sur un modèle d’interactions complémentaires du Bien contre le Mal, du monde libre contre les réseaux terroristes.

Le mot « réseau » renvoie à la notion de « société de l’information », cette société globale née de l’avènement de l’informatique et des télécommunications, héritée des recherches sur la bombe atomique et de Norbert Wiener sur les moyens de collecter, d’utiliser, de stocker et de transmettre l’information.

« La société peut être comprise seulement à travers l’étude des messages et des facilités de transmission qui lui sont propres » (WIENER cité par DE MEYER, 1997-1998, 83)

LA CYBERNETIQUE

La cybernétique est une trans-discipline issue de l’observation des machines à communication, à informations. En 1948, Norbert Wiener publie Cybernetics, or Control and Communication in the animal and the machine, il y décrit un modèle de communication circulaire, en boucle basé sur le concept de feedback – rétroaction –.

« L’avènement de la cybernétique a tout changé en montrant comment ces deux principes pouvaient coexister dans un cadre plus large. C’est la découverte de la rétroaction (« feedback ») qui a rendu possible une telle conception des choses. Une chaîne d’événements dans laquelle A entraîne B, B entraîne C, C entraîne D, etc. aurait les propriétés d’un système linéaire déterministe. Mais si D renvoie à A, le système est circulaire, et fonctionne de manière totalement différente. » (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972, 25).

  • Boucle rétroactive

Par la notion de rétroaction, nous pouvons désigner tout dispositif, système (homme ou machine) capable d’ajuster son comportement en fonction de l’analyse qu’il fait des effets de son action. Ce modèle est tiré de l’observation d’analogies, et d’influences réciproques faîtes par Wiener entre le fonctionnement de machines rétroactives et les mouvements téléologiques de sujets humains : il deviendrait ainsi possible de réaliser des machines qui remplissent des fonctions complexes comparables à l’intelligence et d’expliquer des fonctionnements humains, naturels en termes de rétroaction machine.

Ainsi, selon Wiener, il n’est pas pertinent de s’arrêter sur la substance des objets que l’on étudie, mais sur la relation que ces objets entretiennent entre eux. La relation prime sur le contenu qui lui, est assimilé à une boîte noire.

« Il n’est pas besoin en effet d’avoir recours à des hypothèses intra-psychiques, en fin de compte invérifiables, et on peut se borner à observer les relations entre les entrées (input) et les sorties (output) d’information, autrement dit à la communication. » (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972, 39)

  • La systémique

En 1973, Ludwig Von Bertalanffy publie Théorie générale des systèmes, cette publication, à la rencontre de la cybernétique, donnera naissance à l’épistémologie systémique, à une science des systèmes.

« En associant les concepts de boîte noire fonctionnelle (un comportement dans un environnement) et de feedback intentionnel (un comportement par rapport à une réalité), puis de sous-système de commande finalisé (control system), la cybernétique allait donner vingt ans plus tard à la science des systèmes un instrument de modélisation puissant, économique, intelligible… et parfois dangereux. » (LE MOIGNE cité par DE MEYER, 1997-1998, 71)

Cette discipline se veut en rupture avec les procédures habituelles des sciences occidentales. Ainsi, par exemple la psychanalyse, en restant dans une conception « énergétique », n’aurait pas considéré l’étude de l’interdépendance de l’individu et de son milieu. Avec l’introduction du concept d’échange d’information, de communication, la systémique considère que, dans les relations entre l’individu et son milieu, « ce qui est transmis, ce n’est donc plus de l’énergie, mais de l’information » (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972, 24). Il y aurait donc, entre ces deux principes explicatifs du comportement, une coupure épistémologique.

Enfin, la science des systèmes se veut holiste, en opposition avec l’individualisme méthodologique et la démarche analytique. La systémique considère l’objet à étudier comme un « tout » organisé, un système qui est plus que la somme des éléments qui le compose. Dans cette optique, la division, l’analyse de l’objet est vaine, seule la modélisation de l’objet en fonction des intentions de l’observateur, seul un modèle qui simplifie la complexité des systèmes étudiés, peut arriver à des résultats pertinents.

  • Système

Un système est selon Von Bertalanffy, « un complexe d’éléments en interaction, ces interactions étant de nature non aléatoire » (DE MEYER, 1997-1998, 74). La propriété la plus fondamentale d’un système, qui peut être décrit d’un point de vue structurel et d’un point de vue fonctionnel, est le maintien d’un certain ordre dans le temps.

Au niveau structurel, un système est composé d’une frontière plus ou moins perméable qui le sépare de son environnement, de réseaux de communication, de réservoirs où sont stockées la matière, l’énergie, l’information, et d’autres éléments qui le composent.

Au niveau fonctionnel, il faut considérer dans un système les flux d’information, de matière ou d’énergie, les vannes ou centres de décision qui contrôlent le débit des flux en fonction de l’information, les boucles de rétroaction qui jouent le rôle de régulateur à l’intérieur du système, et les délais. (DE MEYER, 1997-1998, 76).

Un système est toujours ouvert et jamais statique. Les entrées – input – résultent de l’influence de l’environnement sur le système, les sorties – output -, de l’action du système sur l’environnement. Si les boucles de rétroactions sont positives, alors leurs effets sont cumulatifs et accroissent les transformations à l’intérieur du système.

Dans ce cas de figure, les boucles rétroactives peuvent mener à une explosion, une expansion indéfinie ou un blocage du système. Par contre, les boucles rétroactives négatives ont un rôle de régulation, toute variation vers un « plus » entraîne une correction vers le « moins » et inversement. De cette manière le système oscille autour une position d’équilibre, il a tendance à se maintenir sans explosion, ni blocage. Une boucle de rétroaction négative conduit à un comportement adaptatif du système. (DE MEYER, 1997-1998, 78).

« Ainsi, un système peut osciller autour d’une position d’équilibre ; Pour autant qu’il ne s’écarte pas de cette position, on admettra qu’il est stable. La non-stabilité peut prendre deux formes : celle d’une évolution vers la désagrégation ou celle d’une évolution vers des configurations plus fortes. Dans les deux cas, on a affaire à une véritable transformation du système » (LADRIERE cité par DE MEYER, 1997-1998, 79)

  • Interaction symétrique et complémentaire

Selon Grégory Bateson, un des pères fondateurs de l’école de Palo Alto, il faut considérer le corps social, le système social comme la résultante d’un processus dynamique d’interactions. D’après Bateson, quand un système est déstabilisé et qu’il montre une tendance à l’éclatement, deux types d’interactions peuvent avoir cours ; l’interaction symétrique et l’interaction complémentaire. Nous pouvons noter ces deux types d’interaction à l’œuvre dans le contexte du « monde après le 11 septembre ».

Au niveau de l’interaction symétrique, nous pouvons considérer les appels du Président Bush et les réponses données par les nations à travers le monde. Alors que ce président enjoint au monde de choisir son camp « Ceci est la bataille du monde », « nous appelons toutes les nations à venir se joindre à nous » (Time, 01/10/2001), « avec ou contre nous », les offres d’aide affluent. L’OTAN brandit l’article 5 de sa convention qui appelle à la solidarité entre ses membres en cas d’attaque et l’ONU adopte à la majorité la résolution 1368 sur le droit à la légitime défense.

Les médias européens sont encore plus représentatifs de cette interaction symétrique : « bonjour à tous. Aujourd’hui nous serons tous américains en faisant, trois minutes durant, silence. » (France-Musique, 14/09/2001), « Vous connaissez le cri qui est sur toutes nos lèvres : « Nous sommes tous des Américains. » » (JEAN D’ORMESSON, 16/09/2001).

Ainsi « Si c’est l’Amérique qui est en deuil, ce sont toutes les démocraties qui sont frappées. Et en danger : en ce sens, oui, nous sommes tous des Américains » (Journal du Dimanche, 16/09/2001). Corollaire, nous sommes aussi menacés.

Par ailleurs, nous pouvons aussi remarquer une tendance à l’interaction complémentaire dans le discours de Georges W. Bush dans la mesure où il en appelle à une « croisade du Bien contre le Mal » pour trouver « Ben Laden mort ou vif ».

Dans ce type d’interaction, les protagonistes s’engagent dans « une spirale fondée sur un accroissement de l’ampleur de deux comportements différents, mais se complétant dans leurs différences ; autorité versus soumission,… » (DE MEYER, 1997-1998, 88).

« Maintenant que la guerre nous a été déclarée, nous conduirons le monde à la victoire » (GEORGES W. BUSH).

Finalement, la suite des événements nous montre que le type d’interaction qui deviendra prépondérant dans ce contexte de crise du système sera l’interaction complémentaire : l’administration Bush met sur pied l’opération « Justice sans limites », des contacts diplomatiques avec les Anglais, l’Europe, la Russie, le Moyen-Orient et le Pakistan aboutissent à une coalition « mondiale » contre le terrorisme et le réseau « Al-Qaida » en Afghanistan.

Kaboul, Kandahar, Mazar-e Charif, dimanche 7 octobre 2001, 21h00 heure locale, des bombes américaines s’écrasent sur ces trois villes. La coalition anglo-américaine vient d’inaugurer l’opération « Liberté immuable ». Ces images, diffusées par la télévision « Al-Jazira », secouent le monde arabo-musulman. Ben Laden intervient dans les médias et il menace « les Etats-Unis ne connaîtront plus jamais la sécurité tant que la Palestine ne la connaîtra pas » (Le Vif/L’Express, 28/12/2001, 15). À l’instar de Georges W. Bush, Oussama B. Laden possède le pouvoir de s’adresser au monde grâce à « Al-Jazira ».

Floride, mardi 9 octobre 2001, deux cas de contamination au bacille du charbon – anthrax – sont découverts. « Al-Qaida » et les mollahs afghans lancent un appel au djihad à « tous les musulmans » (Le Vif/L’Express, 28/12/2001, 15).

La boucle est bouclée.

Dans ce contexte, nous pouvons déjà reconnaître deux conditions pour constituer une situation de double contrainte : « Deux personnes ou plus engagées dans une relation intense à valeur vitale, physique, psychologique pour l’une d’elles au moins. » (BATESON, 1980, 10)

LE DOUBLE-BIND

La théorie de la double contrainte a été mise en évidence pour la première fois par Grégory Bateson, D.D Jackson, J Haley et J.H. Weakland dans le cadre d’une étude sur la schizophrénie. Cette étude « fondée sur l’analyse de la communication et, plus particulièrement sur la Théorie des types logiques » (BATESON, 1980, 10) a permis d’approcher le mécanisme du double-bind – double contrainte -.

  • Structure de la double contrainte.

Dans ce texte, Bateson distingue 5 conditions indispensables pour constituer une situation de double contrainte. (BATESON, 1980, 14).

    • Deux personnes ou plus engagées dans une relation intense à valeur vitale, physique, psychologique pour l’une d’elle au moins. « Dans les situations de relations intenses nous pouvons trouver la vie familiale comme la fidélité à une cause, croyance ou idéologie, des contextes marqués par les normes et les traditions sociales. » (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972, 31)
    • Une expérience répétée.
    • Un message émis et structuré de telle manière qu’il comporte ;

INP : Une injonction négative primaire.

INS : Une injonction secondaire, qui contredit la première à un niveau plus abstrait tout en étant, comme elle, renforcée par la punition ou par certains signaux menaçant la survie.

INT : Une injonction négative tertiaire, qui interdit à la victime d’échapper à la situation. (BATESON, 1980, 14-15)

Le message affirme quelque chose (INP), affirme quelque chose sur sa propre affirmation (INS) et ces deux affirmations s’excluent (INT). Si le message est une injonction, il faut lui désobéir pour lui obéir : « Soyez spontanés ».

Pour illustrer cette définition prenons un exemple tiré du Soir du 10 octobre 2001, ce commentaire intitulé « Angoisse raisonnable, peurs irresponsables » comporte un mécanisme de double bind dans son message ;

    • INP, « il n’y a pas de raison d’avoir peur », Louis Michel « épingle au passage les médias « irresponsables » qui se rendrait coupable de la peur des « gens » ». Parler de peur est irresponsable.
    • INS, Oui, il faut avoir peur « d’autres sales coups que d’autres, (…) pourraient porter à nos certitudes ». La peur est raisonnable
    • INT, « En retournant à la raison, gouvernements et gens de médias feront preuve de la responsabilité à laquelle Louis Michel appelle. » Les médias doivent raisonnablement avoir peur, mais en agissant de la sorte ils alimentent et manifestent de la peur, irresponsable.

Quelque part, les journalistes recherchent le sentiment qu’ils alimentent ou qu’ils contribuent à créer en disant le combattre

  • Discontinuité entre contenu et relation

Cette approche s’appuie sur la Théorie des types logiques de Russel. Cette théorie postule qu’il existe une discontinuité entre la classe et ses membres. Classe et membres n’appartiennent pas au même type de logique ; la classe ne peut pas être membre d’elle-même, aucun de ses membres ne peut-être la classe : « la classe des éléphants n’a pas de trompe et n’est pas elle-même un éléphant. » (BATESON, 1977, 178)

Cette distinction est fondamentale pour notre enquête :

« en ce qui concerne la psychologie des communications effectives, cette discontinuité est constamment et nécessairement battue en brèche, et que nous devons, a priori, nous attendre au surgissement de manifestations pathologiques dans l’organisme humain lorsque certains modèles formels d’une telle rupture logique interviennent dans la communication. » (BATESON, 1980, 10)

Pris dans une situation de double contrainte, tout individu devient incapable de distinguer les types logiques. Il est pris dans une situation où il reçoit deux genres de messages dont l’un contredit l’autre en même temps. Dès lors, il se trouve dans l’impossibilité de commenter les messages qui lui sont transmis, il ne peut plus discourir sur le contenu des messages qu’il reçoit : il ne peut pas énoncer une proposition métacommunicative. Le sens du message est indécidable au regard des concepts logiques de vérité ou de fausseté, il constitue une métaphore non-répertoriée.

  • Communication et métacommunication.

La distinction entre classe et membre est à rapprocher de la distinction entre communication et métacommunication, contenu et relation. La communication concerne le contenu du message, la métacommunication porte sur la relation entre les interlocuteurs. Celle-ci, souvent implicite, est une condition sine qua non de toute bonne communication puisqu’elle indique aux interlocuteurs de quelle manière il faut entendre le sens des messages. Si la métacommunication implicite est confuse ou impossible, alors il faut l’expliciter.

Dans notre enquête, nous pouvons considérer les commentaires de Jean-Paul Collette comme des énoncés métacommunicatifs explicites puisqu’ils indiquent comment il faut envisager la relation entre le journal Le Soir et son lectorat.

« L’actuelle vague d’alertes à l’anthrax démontre, en Europe à tout le moins, puisque la conclusion de certaines analyses ne permet d’exclure aucune hypothèse aux USA, la fragilité et l’immaturité de sociétés où l’information suscite l’imitation, où l’alerte préventive déclenche la psychose. » (Le Soir, 15/10/2001).

« Il s’agit d’une injonction comportementale (…), dont l’objectif est bien de transmettre des souhaits de comportement réciproque : « de quelle manière je souhaite vous traiter et de quelle manière je souhaite être traité » ». (DE HENIN cité par DE MEYER, 1997-1998, 107).

La confusion entre contenu et relation, communication et métacommunication conduit à des paradoxes. Dans notre enquête, à la différence des systémistes, nous allons nous postulerons que les séquences de métaphores qui nous intéressent ici sont vecteurs d’un sens explicatif ou symbolique particulier (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972, 29).

Pour cette raison, nous devrons toujours avoir à l’idée, dans cette enquête, de remarquer la relation, le contexte menaçant de crise, entretenue, et le contenu particulièrement révélateur du discours du Soir autour de la métaphore : « psychose de l’anthrax ».

LA METAPHORE.

La métaphore est un outil indispensable de la pensée et de l’expression, spécifique de l’ensemble de la communication humaine, sous toutes ses formes.

Pour l’homme de science, il suffirait de noter que la classification logique est un élément inévitable dans la relation entre celui qui écrit et le système à décrire.

  • Métaphore et double contrainte

D’après la systémique un sujet qui articule ses interactions sur le mode de la double contrainte se conduirait comme un schizophrène. Celui-ci « éprouve, en particulier, des difficultés à manier les signaux de cette classe dont les membres assignent des types logiques à d’autres signaux » (BATESON, 1980). Il prend les métaphores à la lettre. Le littéral et le métaphorique sont confondus dans leurs expressions mêmes. Ce glissement métaphorique procure au sujet un sentiment de sécurité, mais il l’empêche de classer ce type de communication comme métaphore. Dans ce lieu d’indécidabilité, le sujet peut continuer d’opérer ce glissement ou se projeter dans l’autre.

Dans notre enquête, nous avons vu que Le Soir interagit avec son lectorat sur un mode de communication explicité par les Commentaires contenus dans ce journal. Ceux-ci étant vecteurs d’énoncés métacommunicatifs, articulés selon le mécanisme de la double contrainte, nous pouvons considérer l’extrait du commentaire « La bactérie de la lâcheté » daté du 15 octobre 2001 : « L’actuelle vague d’alertes à l’anthrax démontre, en Europe à tout le moins, (…), la fragilité et l’immaturité de sociétés où l’information suscite l’imitation, où l’alerte préventive déclenche la psychose. Il est humain, pourtant, d’avoir peur d’une bactérie, d’un gaz, d’une bombe. Mais à l’aune de la réalité d’une situation, à la mesure de la raison qui l’appréhende. Bruxelles n’est pas New York, où la peur est légitime. » (Le Soir, 15/02/2001) comme la communication d’« Un individu pris dans une situation de double-contrainte, qui risque de se trouver puni (ou tout au moins se sentir coupable), lorsqu’il perçoit correctement les choses, et d’être dit « méchant » ou « fou » pour avoir ne serait-ce qu’insinué que, peut-être, il y a une discordance entre ce qu’il voit et ce qu’il « devrait » voir ». (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972 : 213) »

En effet, ce commentaire, « la bactérie de la lâcheté » (Le Soir, 15/10/2001) comporte une structure ternaire articulée autour du mécanisme de la double-contrainte ;

    • INP, « Il sera toujours temps de revoir nos angoisses, avec nos ouvertures de journaux télévisés et nos gros titres, le jour où il s’avérera qu’une lettre, ici aussi, a véhiculé l’anthrax. »
    • INS, « Rien ne nous autorise donc à paniquer comme certains le font désormais ; Seule la réaction efficace des autorités est nécessaire. Les autres, citoyens et médias, n’ont qu’un devoir de responsabilité, de maturité. », « Bruxelles n’est pas New York, où la peur est légitime. »
    • INT, « La campagne attribuée aux ennemis de l’Amérique trouve en effet des relais imprévus au sein même de nos démocraties. Du talc dans des lettres anonymes, de la poudre sur un clavier de terminal, et voilà un front ouvert, chez nous, par la cinquième colonne de « nos » extrémistes, lâches ou détraqués. L’actuelle vague d’alertes à l’anthrax démontre, en Europe à tout le moins, puisque la conclusion de certaines analyses ne permet d’exclure aucune hypothèse aux USA, la fragilité et l’immaturité de sociétés où l’information suscite l’imitation, où l’alerte préventive déclenche la psychose. »

L’émetteur-récepteurd’un tel message, ne peut pas sortir du cadre fixé par ce message. Celui-ci, pourtant dénué de sens, possède une réalité pragmatique. En suivant le premier axiome de la communication cybernétique : l’impossibilité de ne pas communiquer et sa dérivée : tout comportement est communication (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972, 45-48), il est impossible de ne pas réagir à ces messages de structure tertiaire, pas plus qu’il est possible d’y réagir de manière non-paradoxale puisque le message, lui-même, est paradoxal.

  • Métaphores et séquençage

Dès lors, pour mettre en évidence les séquences de métaphores propres à une communication articulée selon le mécanisme du double-bind, il ne faut plus, selon la cybernétique, rechercher une « expérience traumatique spécifique de l’étiologie infantile » mais des modèles séquentiels caractéristiques : des patterns. Une analyse stochastique, une recherche au niveau abstrait ou formel, permettra de mettre en évidence la redondance ou la contrainte de certaines séquences. (WATZLAWICK, BEAVIN, JACKSON, 1967-1972, 29)

Nous allons donc repérer la récurrence des patterns – modèles séquentiels caractéristiques – de « psychose de l’anthrax » dans le discours du Soir et tenter de déterminer si la métaphore « psychose de l’anthrax » correspond à une certaine réalité.

SÉQUENCAGE

Une rapide visite sur Internet nous permet de nous rendre sur le site du journal Le Soir. En introduisant les termes « psychose » et « anthrax » pour une période allant du 11 septembre au 31 décembre 2001 sur une machine à informations, celle-ci nous donne vingt entrées correspondant à la recherche dans les archives du quotidien.

En consultant de manière plus fouillée, analogique les articles parus dans Le Soir pour le mois d’octobre 2001, nous pouvons également constater une certaine récurrence quant à l’emploi du pattern « psychose de l’anthrax » au niveau abstrait comme au niveau formel.

  • La métaphore « psychose de l’anthrax »

Dès le début du mois d’octobre, le journal Le Soir utilise le terme « psychose » pour qualifier la situation aux USA le contexte de menace d’attaques bactériologiques sur le sol américain.

« Les USA se payent une nouvelle frayeur. La psychose d’attaques chimiques se répand. Les autorités avouent que les terroristes en ont la capacité »

« Les Américains n’avaient pas attendu cette confirmation pour développer une psychose d’attaques bactériologiques, dont la principale manifestation est l’explosion des ventes de masques à gaz et d’antibiotiques. »

« Une peur justifiée ? Les spécialistes sont divisés. » (Le Soir, 02/10/2001)

Dans le vocabulaire de base, l’image qui reste de la psychose est une terreur folle dont l’élément de base est la projection dans la réalité extérieure. Psychotique et fou, c’est identique. La psychose correspond à une « terreur irraisonnée, folle, démesurée par rapports aux faits ».

« 1. Affection mentale caractérisée par une altération profonde de la personnalité et des fonctions intellectuelles, et le fait que le sujet n’a pas conscience de son état. 2. État de panique collective provoquée par un évènement ou un fléau vécu comme une menace permanente. » (LARROUSSE, 1992, 810)

« 1. Maladie mentale dont le malade ne reconnaît pas le caractère morbide (à la différence des névroses). La paranoïa, la schizophrénie sont des psychoses. –V. Démence, folie. 2. Obsession, idée fixe. Psychose collective. » (ROBERT, 1973, 869)

La psychose est un état de peur collective, un délire qui consiste à voir des choses là où il n’y en a pas. La psychose est une capture de l’imaginaire, une terreur folle parce qu’imaginaire. Le psychotique est capturé par l’imaginaire collectif et ne vit plus dans la réalité.

  • Réalité de la psychose de l’anthrax

Le 12 octobre, Le Soir parle d’un troisième cas avéré d’anthrax en Floride : « Nouveau cas de maladie du charbon (anthrax). La psychose d’une guerre biologique s’est développée aux USA avec la découverte d’un troisième cas de contamination par la maladie du charbon en Floride. ».

Un article d’Éric Laurent pour l’Agence Lacanienne de Presse vient nous éclairer sur la réalité de la situation. Selon cet auteur, on n’aurait pas parlé de psychose de l’anthrax aux USA, mais hystérie collective, de « mass hysteria ».

« Un responsable en Floride qualifie de mass hysteria, hystérie collective, la quête anxieuse de protection de la population contre les infections. Masques à gaz et antibiotiques (Cipro de Bayer) sont en rupture de stocks, malgré les appels à la raison. Au moment où l’hystérie a disparu des manuels psychiatriques, elle reste le mot choisi par les hommes de terrain pour désigner ce à quoi ils ont affaire. » (LAURENT, 2001)

Pour recouper cette information, nous pouvons répéter une analyse stochastique afin de mettre en évidence la redondance de la métaphore « psychose » et de la métaphore « hystérie » dans le contexte américain de l’anthrax. Pour se faire, nous avons fait une recherche dans les archives électroniques du New York Times

pour une période allant du 11 septembre au 31 décembre 2001. Il est apparu que nous avions aucun article traitant de « psychosis » contre vingt-deux parlant d’« hysteria » dans le contexte de l’anthrax après le 11 septembre.

Il convient de distinguer psychose et hystérie sur le plan pathologique. Cette distinction sera importante pour la suite de notre enquête.

  • La situation américaine : l’explication hystérique

L’hystérie, comme le souligne M. Laurent, a disparu des manuels psychiatriques anglo-saxons. La bible de la psychiatrie mondiale, le DSM IV l’a exclus de son répertoire des maladies mentales. Ainsi, l’acception anglo-saxonne de ce terme a évacué toute dimension pathologique : on utilise « hystérie » pour parler d’un phénomène d’expression exacerbée.

L’hystérie, « Névrose caractérisée par le polymorphisme de ses manifestations cliniques » (LAROUSSE PSY, 1998, 177), se distingue de la psychose au niveau de l’objet. L’hystérie suppose un objet de peur alors que la psychose, un objet d’angoisse. La peur repose sur l’objet, ce n’est pas un état mental. L’angoisse fait appel à l’intériorité, c’est un état mental.

Quand les médias Américains utilisent la métaphore de l’hystérie, ce n’est pas pour parler d’une réaction pathologique disproportionnée (comme la psychose par exemple) mais pour décrire un phénomène d’expression exacerbé. En parlant de « mass hysteria », les journalistes américains se font le relais d’une volonté pédagogique d’appel au calme ; pas de panique, votre réaction est normale. Le gouvernement américain a rapidement cherché à préparer la population au risque bio terroriste :

« Vous devez vous préparer non seulement à ce que l’ennemi est capable de faire, mais aussi à ce qu’il peut faire de pire, résume un porte-parole du National Security Council. », « Washington reconnaît les risques (…) responsables politiques et scientifiques ont exprimé leur inquiétude et leur volonté de préparer le pays à ce type d’attaque. » (Le Soir, 02/10/2001)

Pour M. Laurent, l’objet de peur se décrit et l’on peut se préparer à l’éventualité de sa rencontre. Le New York Times décrit correctement l’objet de peur en parlant d’hystérie. Si on montre que l’anthrax est invisible donc sans signifiant, alors on risque la phobie (état intermédiaire, peur localisée avec délire) et la psychose. Aux USA, le signifiant était trop évident : poudre blanche, vente de masque à gaz, cas de contaminations, plusieurs morts, des alertes réelles pour qu’il y ait « psychose » dans la population américaine et dans le discours des journalistes.

Si cette analyse stochastique nous a permis de mettre en évidence la récurrence du modèle séquentiel « psychose de l’anthrax » et ses corollaires : psychose d’attaque chimique, bactériologique, de guerre biologique, d’une intoxication bactériologique à l’anthrax, l’anthrax est partout et nulle part dans le discours du journal Le Soir. Nous pouvons conclure, avec Laurent que ce modèle ne correspond pas à la situation américaine.

Cependant, à partir du 15 octobre, ce modèle est utilisé par Le Soir pour décrire, cette fois, le contexte belge et américain.

Dès lors, nous devons, pour poursuivre notre enquête, interroger les conditions d’émergence d’un tel modèle séquentiel.

EMERGENCE DE LA PSYCHOSE DE L’ANTHRAX

Dans une lecture cybernétique, systémique, nous pourrions conclure que ce qui sous-tendrait l’émergence d’une psychose serait la situation de double contrainte dans laquelle se trouve le sujet. Ainsi, l’emploi de la « psychose de l’anthrax » correspondrait l’état mental dans lequel se trouve le sujet communiquant.

  • La double contrainte, mécanisme révélateur de psychose

Le 15 Octobre, Le Soir titre à la une : « Anthrax : la psychose ». C’est la première fois qu’on y parle de cas suspects en Belgique. Au sommaire de la une, « L’anthrax : psychose américaine, alertes belges. Un samedi agité à Bruxelles, une étrange lettre « nocive » à Wingene » nous mène en page deux. Sur cette page, un titre général : « Les autorités tentent de calmer la psychose » et la photo d’une équipe de décontamination américaine accompagnée de la légende : « Phobie d’anthrax en Amérique. ». Sous ce titre général, cinq articles traitant de « la menace bio terroriste ». Le premier « 12 cas de contamination par le bacille du charbon ont été recensés aux USA, mais seulement 2 personnes ont développé la maladie » parle de la situation américaine. Les articles suivant parlent de la situation en Belgique : « De la poudre blanche agite Bruxelles », « Une lettre suspecte inquiète Wingene », « La bactérie de la lâcheté».

L’emploi de la séquence « psychose de l’anthrax » est articulé autour du mécanisme de double contrainte.

    • INP, « Selon le Premier ministre Guy Verhofstadt, il vaut « mieux éviter un climat de psychose », « Magda Aelvoet affirme « qu’il n’y a aucune raison de céder à la panique. »
    • INS, « Malgré l’appel au calme du gouvernement, un climat de doute et de suspicion a gagné la population belge. Et à la suite de l’annonce de Magda Aelvoet, les découvertes de poudre blanche se sont succédé. »
    • INT, « À son tour, après les USA et en même temps que d’autres pays européens, la Belgique a été gagnée ce week-end par la psychose d’une intoxication bactériologique à l’anthrax. » (Le Soir, 15/10/2001)

Dans « Vers une théorie de la schizophrénie », Bateson souligne que des études cliniques ont montré que le sujet, plongé dans une situation de double contrainte tend à développer une psychose visant à contrer les effets inhibiteurs et contraignants de la situation. Coincé dans une situation d’indécidabilité logique, « Le psychotique révèle parfois, par des remarques vigoureuses, pleines d’astuces et souvent métaphoriques, une intuition pénétrante des forces qui le paralysent. Et, par un jeu de retournement, il peut devenir lui-même assez expert dans la mise en place de situation de double contrainte. » (BATESON, 1980, 28).

Cette situation donnerait lieu à l’apparition, de mutations, à l’intérieur du langage et de la communication.

D’après la systémique, le sujet développerait une psychose car son mode de communication est schizophrénique dans le sens où il révèle l’existence de doubles contraintes. En rapport avec notre enquête, la double contrainte serait à la fois la cause de la redondance de la métaphore non-répertoriée « psychose de l’anthrax » et l’effet de cette redondance sur l’état mental du sujet : une « psychose ». Cette séquence communiquerait donc un état mental, qui pourrait se médiatiser à l’intérieur de la communication.

Aussi, quand Le Soir utilise le terme « psychose », celui-ci ne serait pas révélateur de la situation américaine mais bien son état d’esprit angoissé par une absence de signifiant. Sans signifiant, l’imaginaire prend le dessus et le sujet devient psychotique.

  • Les limites de cette explication, l’analyse de la boîte noire

Si nous pouvons mettre en évidence les séquences de métaphores propres à la situation de double contrainte, nous ne pouvons en expliquer ni la cause, ni l’effet…

Dès lors nous devons rompre avec la systémique pour déterminer si la communication du Soir, articulée selon le mécanisme de la double contrainte, correspond à son état mental, au contenu de sa boîte noire. En effet, si la psychose suppose un objet d’angoisse, c’est un état mental, une capture de l’imaginaire.

À partir du 15 octobre, le discours « psychose de l’anthrax» est utilisé pour décrire à la fois la situation belge et la situation américaine. Une fois ce glissement opéré, Le Soir va ancrer son discours « psychose de l’anthrax » sur le signifiant « poudre blanche ». En page 2, Le Soir extrait du communiqué du ministère fédéral de la Santé les recommandations préventives qui indiquent au public ce qu’il est civilement tenu de faire lors de la découverte d’« enveloppes suspectes » : avertir les services compétents de la cellule de vigilance sanitaire du Ministère de la santé publique.

Le Soir, en se faisant relais d’une volonté gouvernementale, dit au citoyen d’alerter les forces de l’ordre s’il trouve de « la poudre blanche » : quand on reçoit une lettre avec de la poudre blanche, on est appelé civilement à faire quelque chose, c’est un devoir civique. L’objet de peur s’en trouve ainsi justifié.

Ainsi, si le mode de communication du Soir est comparable à celui des schizophrènes, les signifiants qu’il emploie sont bien trop évidents pour que son état mental, le contenu de sa boîte noire reflète celui d’un individu atteint par la folie.

CONCLUSION

Parler de psychose pour décrire le contexte menaçant de crise après le 11 septembre ainsi que pour qualifier l’état mental d’un individu dans une situation de double contrainte est injustifié.

Si nous pouvons être certain, au terme de notre enquête, que la communication peut être vecteur de mécanismes inconscients comme la double contrainte et ainsi confirmer que nous sommes loin de l’idéologie de la communication. Nous devons aussi tracer certaines limites aux contenus véhiculés par l’idéologie cybernétique de l’information.

S’il est difficile de préciser l’effet, l’usage d’un terme inadéquat sauf à se référer à ce que les systémistes appellent une métaphore non-répertoriée, une métaphore qui serait à la fois la cause et l’effet d’un type de langage traduisant un état mental de panique, de folie, de terreur injustifiée. Il nous faut cependant remarquer les limites de cette modélisation.

La systémique, a tendance holiste, privilégie la relation sur le contenu. Nous l’avons vu, Bateson et ses pairs voient dans l’apparition du mécanisme de double contrainte, l’interaction d’un sujet atteint de psychose, de schizophrénie. De sorte qu’il suffirait que le type de relation soit de type pathologique, articulée autour du mécanisme de la double contrainte, pour que le sujet soit pathologique, c’est-à-dire fou, psychotique.

En suivant cette épistémologie il nous suffirait que le sujet tienne un langage de fou pour inférer qu’il rende ses interlocuteurs fous et surtout, qu’il soit fou.

Cependant, notre enquête, considérant le contexte de l’interaction et le contenu de la boîte noire, nous montre que si la relation est articulée autour d’un mode paradoxal comme la double contrainte, cela ne suffit pas pour y voir un état mental atteint de folie.

Le Soir tient un langage qui évoque celui du fou, articulé selon la double contrainte, dans un contexte catastrophique qui reflète la peur d’attaques.

Le contexte du système « Le monde après le 11 septembre » contient des signifiants trop évidents pour que les individus qui s’y trouvent sombrent dans la folie. L’analyse du contenu de la boîte noire nous a montré que les journalistes, insérés dans ce contexte, n’étaient pas psychotiques mais atteints de peur.

Dès lors, l’explication systémiste, considérant que la relation d’un sujet communiquant portant la structure de la double contrainte soit une condition suffisante pour inférer que son état mental, le contenu de sa boîte noire est celui d’un psychotique, d’un fou doit être battue en brèche.

C’est ainsi qu’au terme de notre enquête, il est apparu que nous n’avions pas affaire a de la psychose mais plutôt à un contenu qui reflète de la peur, de l’hystérie, articulé selon le mode de la double contrainte.

BIBLIOGRAPHIE

BATESON, Grégory 1977 Vers une écologie de l’esprit, tome I,Éditions du Seuil, Coll. La couleur des idées. Paris,
BATESON, Grégory 1980 Vers une écologie de l’esprit, tome II,Éditions du Seuil, Coll. La couleur des idées. Paris,
BATESON, Grégory 1996 Une unité sacrée,Éditions du Seuil, Coll. La couleur des idées. Paris,
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DE MEYER, Luc 1998 Introduction aux Théories de la communication,Ihecs. Bruxelles,
FREUD, Sigmund 2001 Introduction à la psychanalyseÉdition Petite bibliothèque Payot. Paris,
LAROUSSE 1992 Le petit Larousse illustré,Éditions Larousse. Paris,
LAROUSSE 1998 Dictionnaire de la psychanalyse,Larousse Bordas. Paris,
LAURENT, Éric 2001 « D’une épidémie l’autre. » in Agence Lacanienne de Presse, bulletin n°6. Consulté le 19/10/2001 @http://agencelacan.online.fr/0011031-03.htm Internet
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Manière de Voir 2002 Mai-juin. « Tous américains », par Serge Halimi. p 74-75
ROBERT, Le 1973 Micro Robert,Éditions Le Robert. Paris,
Soir, Le 2001 2 octobre. « L’heure des bio terroristes a-t-elle sonnée ? », par Michel De Muelenaere. Page 6
2 octobre. « Attaque chimique : Washington reconnaît les risques. » Page 7
10 octobre. « Angoisse raisonnable, peurs irresponsables », par Jean-Pierre Collette. Page 4
Soir, Le 2001 15 octobre. « Anthrax : la psychose », par Jean-Paul Collette et Frédéric Delepierre. Page 1
15 octobre. « Les autorités tentent de calmer la psychose », par Nathalie Mattheiem. Page 2
15 octobre. « De la poudre blanche agite Bruxelles », par Frédéric Delepierre. Page 2
15 octobre. « Une lettre suspecte inquiète Wingene », par Eddy Surmont. Page 2
15 octobre. « La bactérie de la lâcheté », par Jean-Pierre Collette. Page 2
15 octobre. « Tous les tests sont négatifs ». Page 2
Soir, Le 2001 http://www.lesoir.be, consulté le 30/03/2002
SPADONE, Christian 1998 La maladie mentale, recherches et théories,Éditions Flammarion, Coll. Dominos. Paris,
TIME 2001 11 septembre. « If you want to humble an empire », par Nancy Gibbs.
1er octobre. « All for One For Now », par Romesh Ratnesar. Page 40
Vif/ L’Express, Le 2001 28 décembre. « Le choc du 11 septembre », par Olivier Rogeau. Page 15
WATZLAWICK P., BEAVIN J.H., JACKSON D.D 1972 Une logique de la communication,Éditions du Seuil.  Paris,
ZIMBARDO & GERRIG 1996 Psychology and life, fourteenth edition,HarperCollins Publishers. New York,

ANNEXE : Liste des articles consultés

JOUR DATE PAGE TITRE
Mardi 2/10/01 6 « L’heure des bio terroristes a-t-elle sonnée ? »
7 Faits du jour : « Attaque chimique : Washington reconnaît les risques. »
Mardi 9/10/01 6 « Des armes biologiques contre l’homme ou ses aliments. Le catalogue chimique du parable à l’imparable. »
2 Faits du jour : « Alerte à l’anthrax. »
Mercredi 10/10/01 5 « Le FBI traque l’anthrax. »
5 « Pas d’affolement à la Santé. »
19 Éditorial : « la psychose terroriste. »
4 Édito : « Angoisse raisonnable. Peurs irresponsables. »
Jeudi 11/10/01 3 « Anthrax ou blague ? »
Vendredi 12/10/01 2 Faits du jour : « nouveaux cas d’anthrax. »
WE 13-14/10/01 2 Faits du jour : « Anthrax à NY. »
Lundi 15/10/01 1 « Anthrax : la psychose. »
2 « Les autorités tentent de calmer la psychose. 12 cas de contamination par le bacille du charbon ont été recensés aux USA, mais seulement 2 personnes ont développé la maladie. »
2 « De la poudre blanche agite Bruxelles. »
2 « Une lettre suspecte inquiète Wingene. »
2 Éditorial : « La bactérie de la lâcheté. »
2 Texto : « Tous les tests sont négatifs. »
Mardi 16/10/01 2 « L’anthrax est partout et nulle part. »
Mercredi 17/10/01 3 Faits du jour : « 13ème cas d’anthrax. »
3 « Une lettre suspecte chez Marc Eyskens. »
3 « 2 millions d’amendes pour un plaisantin. »
Jeudi 18/10/01 1 « Traque à l’anthrax partout dans le monde. »
7 « Anthrax : la Chambre s’en va, le Sénat reste. »
Vendredi 19/10/01 1 « Alerte à la poudre blanche à Ostende. »
8 « La psychose du courrier contaminé se répand. »
WE 20-21/10/01 6 « Psychose à l’aéroport »
7 Faits du jour : « Fausses alertes à l’anthrax. »
Lundi 22/10/01 7 « Premier cas d’anthrax à Washington. »
« L’anxiété persiste aux USA. »
Mardi 23/10/01 1 « L’anthrax, nouveau cauchemar. »
2 « 2 morts et des cas suspects chez les postiers. »
Mercredi 24/10/01 8 « L’anthrax, cette maladie qui venait du froid. »
Mercredi 24/10/01 4 « Pour les biologistes aussi, l’anthrax est un vicieux. »
9 « Des postiers américains sous antibiotiques. »
Jeudi 25/10/01 4 « La menace du bio terrorisme. »
Lundi 29/10/01 9 « L’anthrax si proche, l’Afghanistan si loin. »
Mercredi 31/10/01 1 « Alerter sans alarmer. L’autre défi américain. »
8 « Multiplications des cas aux USA. »
Lundi 5/11/01 6 « 18 cas de maladie aux USA. »